24 Juillet 1945, Paris, 22h.
Le soleil se couche dans la ville de lumière, mais pas les combattants. Partout, les tirs de mitrailleuses, fusils, canons, mortier faisaient encore rage. Les combats dans les immeubles continuaient.
J'observais la place la plus proche depuis une fenêtre... soudain, un obus tomba dans le bâtiment, un mètre derrière moi. Mes deux équipiers gisaient au sol, morts. J'étais aussi allongé, ma jambe remplie d'éclat'. Je souffrais atrocement, je saignais... les mortiers de Staline étaient terribles... mais par la fenêtre, j'aperçus soudain une rafale d'eau, tel un hydrocanon... en beaucoup plus puissant. Je me mis aussitôt à ramper vers le téléphone pour avertir l'état-major. Je n'ai eu le temps que de dire « Ils arrivent.... » Avant qu'une lame apparaisse devant moi... je ne la verrais qu'une seconde avant de perdre à tout jamais conscience.
« Waka... tu étais obligé de faire ça ? »
« Désolé Guanta, mais il allait révéler notre position... »
« Oui, mais... j'en ai marre de tuer.... »
« Nous n'avons pas le choix... »
« ... On a toujours le choix... »
Sur les Champs-Elysées, de terribles combats se déroulaient entre les forces françaises défendant pied à pied l'Arc de Triomphe et les soldats Polonais qui tentaient d'enfoncer les défenses de De Lattre avec l'aide des blindés et le soutien massif de l'aviation.
Depuis trois jours, le front était bloqué devant ce symbole du nationalisme français sous lequel une compagnie d'infanteries renforcée par les restes d'une batterie de mortiers s'était retranchée. Les assauts polonais étaient repoussés dans le sang par les mitrailleuses et les mortiers français, survoltés par la présence du général De Lattre sur le front.
Mais les bombardiers soviétiques avaient éprouvés le vieil arche, qui s'effondra dans un fracas apocalyptique, emmenant avec lui 200 hommes. Profitant du chaos provoqué, les polonais enfoncèrent les défenses françaises, dont les soldats se repliaient vers la Tour Eiffel, avec l'espoir de résister le plus longtemps possible.
Au même moment, sur une longue rue transformée en aérodrome de secours, des avions américains allaient recueillir des soldats, faisant partis du pont aérien destiné à l'évacuation des 350 000 soldats américains encerclés dans la ville... sans penser aux français, les laissant seuls face à une des plus grandes armées de l'histoire. Et surtout, face à des armes incroyables. Mais les français en avaient aussi une. Leur détermination. Les pertes étaient en moyenne de trois soldats du Pacte de Moscou pour un soldat français, alors que le ratio était de 1/1 chez les américains. Le courage des français sera aussi largement salué par leurs adversaires, qui enterreront les morts avec les honneurs militaires. Les prisonniers seront traités en accord avec la convention de Genève... Qui avait été dénoncée par le Pacte !
De Lattre de Tassigny s'était depuis longtemps rendu compte que la lutte était désespérée, mais son nationalisme le convaincu de combattre jusqu'à la fin. Celui des soldats et pilotes français était encore plus grand encore. On se souviendra longtemps de ce pilote dont l'appareil était gravement endommagé, et qui le précipita volontairement contre une formation d'artillerie soviétique, provoquant une vaste explosion qui détruisit de nombreux canons. Ou de celui qui, avec un appareil tout aussi endommagé, percuta un bombardier qui allait attaquer une colonne d'infanterie. Ou même de ce conducteur de tank qui, poursuivit par un T-34, fonça à découvert sur un terrain d'aviation soviétique, détruisant six appareils avec son canon ou... en les percutant. Partout, les actes de courage ne manquaient pas. Certains appelèrent la bataille « La Guerre des légions d'honneur » tant le nombre de ces médailles décernées fut élevé (15 000 !) .
Mais au soir du 23, les français ne contrôlaient plus que les alentours de la Tour Eiffel, sous laquelle De Lattre et ses derniers hommes, au nombre de 5 000, s'étaient retranchés. Les dernières forces américaines venaient d'être évacués, et tout ce que le commandement américain voulaient bien offrir, c'était des bombardements, rejetés par de Gaulle et de Lattre pour épargner les populations civiles. La nuit tombée, les derniers soldats français tentèrent une sortie vers l'est afin de tenter de rejoindre les lignes françaises. La nuit fut longue pour les deux camps, mais au final, seuls un millier d'homme réussit à rejoindre les forces de Leclerc. 2 500 soldats français de plus étaient morts, 1 500 seulement capturés. De Lattre n'était pas dans les rescapés. Dans Paris, durant encore un mois, des soldats français aidés par les civils tentèrent des embuscades contre des soldats ennemis. Mais à la fin du mois d'Août, tout espoir de contre-offensive sur Paris semblant perdu, ces actions cessèrent.
24 Juillet 1945, Désert du Nouveau-Mexique, Etats-Unis.
Au loin, dans le désert, un nuage noir s'élevait de la terre au ciel. Depuis le centre de contrôle, les scientifiques jubilaient.
En cette journée étouffante, la première bombe atomique de l'histoire venait d'exploser avec succès. Après l'échec du projet Hawaii (Le sujet Midway disparu mystérieusement du laboratoire de New York une nuit, on ne le retrouva jamais...), cette bombe était le dernier espoir des occidentaux pour gagner la guerre. Maintenant, les forces américaines disposent de la plus grande puissance de feu de l'histoire.
Encore faut-il atteindre les cibles potentielles. Aucune grande ville du pacte n'était à portée de tir. Encore pire, le 20, les japonais débarquaient à Hawaii... et les forces Américaines, terrifiées par la puissance des trois hybrides japonais, nommés Hatate, Momiji et Aya, se rendirent le 22. De fait, un état était occupé par les japonais... et surtout, les porte-avions, tous stationnés à Hawaii, avaient étés capturés. Tous. Sans exception.
300 porte-aéronefs de toute-taille venaient de passer aux japonais, les hangars remplis d'excellents chasseurs Hellcat et Corsair. Ainsi, la flotte japonaise était maintenant la meilleure de la planète... et les américains la pire. Le désastre était « Le pire de l'histoire des Etats-Unis » selon le président Truman. Pearl Harbour n'était rien comparé à cela...